Mes rituels
C’est par les rituels que je guéris. Que je me découvre. Que je me vois sans masque, sans éclat. Mon moi tout nu. Pas de cachette. Parfois à la dure, d’autres où les larmes teintent mon expérience. J’ai même côtoyé la honte et le découragement de constater que j’avais réussi à rejouer la trame d’une mélodie déjà trop bien connue qui avait pourtant fini par sonner faux la toute première fois. Ça prend de l’humilité pour s’accueillir, dans ce temps-là, non?
Pourtant, combien de fois un rituel a illuminé ma route. A permis à ma respiration et au battement de mon cœur de s’entendre. A imprégné en moi une certitude, créé une occasion de me rencontrer, de me révéler, une couleur qui m’habite ou un désir que je porte. Aligner mes intentions et mes actions. Suivre la voix du cœur, le chuchotement de l’âme qui s’y trouve.
Les éléments sont une carte du ciel de notre propre corps physique, émotionnel et énergétique. Tant de parallèles possibles pour qui s’y arrête juste un peu. Les qualités propres à chacun d’eux, comme autant d’aspects de nous-mêmes à équilibrer, développer, harmoniser. L’ancrage de la terre qu’on acquiert avec patience, en prenant le temps de bien installer la fondation. L’eau qui, malgré son cours incessant, ne cherche pas à dicter la route, nous enseigne la flexibilité. Le pouvoir de choisir émerge de la transformation du feu, et ça prend clairement du courage pour se lancer. Le cœur s’ouvre, dans toute sa vulnérabilité, avec un souffle de confiance pour y faire fleurir ses qualités : la joie, la compassion, la gratitude.
Je suis fascinée par tout ce que la nature nous enseigne en silence. Je n’ai qu’à prendre le temps d’arrêter, d’observer, d’écouter et de questionner ce qui est déjà là, sous mes yeux. Le recueillement de l’hiver, proposant de préparer le terrain pour la prochaine récolte. De se tourner vers l’intérieur pour apprécier le chemin parcouru et permettre le repos avant les prochaines cultures. Le réveil printanier où sortir de sa tanière se fait spontanément. Mettre en terre et prendre soin de ce que l’on veut voir fleurir et émerger de notre terre. L’été, au maximum de notre expansion, de notre rayonnement, de nos possibilités. Vient l’automne et ses récoltes. Qu’est-ce qu’on garde? Qu’est-ce qu’on laisse partir?
Depuis le tout début, j’utilise les sandhyas, qui veut dire transition en sanskrit, que la nature offre pour teinter mon enseignement et plonger ainsi dans un univers où les parts d’ombres qui nous habitent sont celles qui mènent à la lumière. Cette dualité est nécessaire à l’équilibre qu’on souhaite tant connaître.
Un rituel, c’est tout simplement un moment qu’on prend. Un temps d’arrêt. Pour honorer, profiter, respirer, écrire, méditer. Ou juste s’arrêter. Et prendre conscience de ce moment spécial-là. Un prétexte pour se célébrer, tiens. Pourquoi pas? Dans mon expérience, ça donne des instants vibrants. Au lieu de magasiner à l’extérieur pour trouver quelque chose qui nourrit l’intérieur, on fouille dans ce qui est déjà à l’intérieur et on l’utilise.
Sur mon tapis, je suis seule. Sans artifices. Pourtant, la mer d’êtres sur les tapis tout autour de moi fait partie de ce que je porte. De qui je suis. Nous sommes connectés, même lorsqu’aucun mot n’est échangé. Et nous sommes plus forts parce que nous profitons de la présence de l’autre. Sans toujours en être conscient.
Je suis le témoin privilégié de ce fil lumineux qui relie les participants dans un atelier. Ce fil, chaque fois qu’il s’entremêle, grossit. Et son rayonnement prend de l’ampleur. Elle est là, la transformation. Elle est là, notre force. Chaque cœur amène sa couleur en partageant ce qu’il est. Son histoire. Son cheminement. Ensemble, nous partageons l’inspiration que nous insuffle notre parcours tout autant que le groupe. Ainsi, on nourrit l’essence même de ce qui nous a porté vers la collectivité.
Avez-vous envie de sauter dans l’aventure? Vous y avez accès. Tout est là. À l’intérieur de vos paysages intérieurs.
Émile a choisi comme mission d’honorer l’ombre en chacun de nous pour mieux utiliser la lumière qu’on porte tous. Parce qu’elle croit en la force de la communauté, mais aussi que c’est en touchant un coeur à la fois que nous deviendrons unis et puissants. Soutenir, soigner et servir, en toute modestie et avec respect.